Principes de la Posturométrie
La posture érigée : contraintes biomécaniques
Du point de vue biomécanique, se tenir debout immobile, c’est maintenir l’équilibre d’un édifice multi-articulé, multi-segmenté intrinsèquement instable. Cette instabilité s’observe au niveau de chacun des segments corporels principaux, et dans les appuis au sol. Elle est due aux irrégularités de commande des muscles qui ont en charge le maintien postural intersegmentaire.
Mais au niveau de chacune des articulations des activités posturales assurent par épisodes la réduction des écarts à la posture choisie. Le bilan de ces activités, aléatoires ou régulatrices, s’exprime par le maintien du Centre Général de Masses corporelles (CdM) à proximité d’un placement moyen tel que sa projection verticale tombe à l’intérieur du polygone des appuis (sustentation) des pieds au sol. En accord avec les lois de la mécanique générale dans un champ de pesanteur, pour ne pas chuter, le CdM doit toujours se projeter à l’intérieur du polygone de sustentation.
Ce principe étant admis, la problématique du Posturologue s’énonce ainsi :
Par quelle mécanique musculosquelettique et par quels contrôles neurologiques le maintien de la station debout est-il assuré ?
Des données vestibulaires, visuelles, proprioceptives, cutanées, contribuent ensemble au contrôle de l’équilibre, en coopération avec les propriétés mécaniques des muscles et du squelette.
Ces données très complexes sont traitées dans une sorte de « boîte noire » dont les seules données accessibles au clinicien sont les Entrées et les Sorties (E/S).
Le dérèglement de l’un ou plusieurs de ces systèmes peut entraîner de graves désordres de santé
- Lombalgies, dorsalgies, scapulalgies, cervicalgies, sciatalgies
- Foulures trop fréquentes
- Douleurs musculaires et articulaires "inexpliquées"
- Céphalées, stress, angoisses, cauchemars, phobies et anxiété
- Fatigues inexpliquées, mauvais sommeil
- Douleurs des états dépressifs, de stress post traumatiques ainsi que post commotionnels
- Dysfonctionnements et douleurs affectant l'ensemble de l'axe rachidien et de l'appareil locomoteur
- Dyslexies et difficultés d'apprentissage
- Troubles de l’équilibre, instabilités, chutes
- Etc...
Un outil précieux pour le professionnel de santé, l’examen posturométrique
L’examen posturométrique tel qu’il a été normalisé par l’ex Association Française de Posturologie (AFP) permet de comparer un sujet à une population de référence et par là même de disposer d’un outil statistique d’aide au diagnostique d’atteinte posturale de ce patient
En 1985, l’Association Française de Posturologie (A.F.P) édite des normes pour la fabrication d’une plate-forme de posturologie.
Le principe de détermination du centre des forces de la plate-forme aux normes A.F.P, repose sur la mesure de trois forces de réaction du support de haute raideur sur lequel le sujet se tient debout.
Les dites forces, selon les normes A.F.P, sont mesurées par des capteurs de force disposés de façon très précise pour former les trois sommets d’un triangle équilatéral de 400 mm de coté.
Selon ce mode de détermination du centre des pressions exercées par un sujet debout sur ce type de plate-forme, on calcule les coordonnées dudit centre par une formule qui prend en considération l’intensité de chacune des trois forces ainsi que le lieu géométrique de leur point d’application
Le centre de pression doit être rapporté à un révérenciel précis et préétabli. Pour ce faire, il faut connaître avec précision l’emplacement des pieds sur la plate-forme et surtout pouvoir dessiner le polygone de sustentation délimité par les bords externes des appuis plantaires. L’A.F.P. préconise de disposer les pieds du sujet sur la plate-forme en s’aidant de marques ou de cale-pieds amovibles selon une disposition convenue telle que les pieds forment un angle d’ouverture de 30 degrés.
Connaissant la position de la cale par rapport au référentiel de la plate-forme ainsi que la pointure du sujet, le programme d’analyse est capable de calculer et de dessiner à l’écran de l’ordinateur le polygone de sustentation théorique et rapporter les mesures dans un référentiel lié aux pieds. Cette procédure implique d’une part que les bords externes des pieds ainsi calés soient réellement les bords d’appuis au sol et que d’autre part la pointure indiquée par le sujet soit précise. De plus elle ne prend pas en compte la position naturelle du patient.
Cependant, l’utilisation de ce type de plate-forme à support de haute raideur et reposant sur au moins trois pesons ne permet pas de répondre à un certain nombre de problèmes relatifs à la stratégie posturale du sujet et à la détermination précise du référentiel lié au polygone de sustentation.